Santa Maria La Antigua del Darien, Unguia et PNN Los Katios
Si l’on continue la piste après Balboa en direction de Unguia, on passe par Santa Maria del Darien, ville nouvelle où se situait Santa María la Antigua del Darién, la première ville fondée sur le continent américain en 1510, durant la colonisation espagnole par Martín Fernández de Enciso et Vasco Núñez de Balboa. C’était la capitale de la Castilla de Oro pendant plusieurs dizaines d’années. Cette ville a été le point de départ de l’invasion du continent américain par Francisco Pizarro, Sebastián de Belalcázar, Diego de Almagro, Gonzalo Fernández de Oviedo y Pedro Arias Dávila. Construite principalement en bois, le temps a eu raison d’elle et aujourd’hui on peut seulement voir quelques restes de cette dernière et surtout de nombreux objets qui ont été réunis dans un musée qui vient d’ouvrir en 2019 par l’état colombien a l’initiative d’un archéologue italien.
Unguia est la seconde et dernière municipalité du golf Uraba du département du Choco après Acandi qui est la seule autre, tout le reste des petits villages ou « caserios » sont des « corregimientos » de l’un ou de l’autre. Unguia est presque au bord du Rio Atrato tout au sud du Choco caribeño c’est une porte d’entrée au Parc Naturel National Los Katios, du nom des indiens emberas-katios qui le peuplent.
Le Parc Naturel National Los Katios est une aire protégée de 72000 hectares dont la moitié constitue la frontière avec Panama et le fameux Parc Naturel du Darien est une zone montagneuse qui monte dans la Serrania del Darien jusqu’à 600m d’altitude et l’autre moitié proche du Rio Atrato est une zone de plaine marécageuse qui oscille entre 2 et 20m d’altitude. Le parc est situé sur les municipalités de Unguía (2%), Riosucio (63%) y Turbo (35%) et c’est le Parc Naturel National le plus riche en biodiversité de toute la Colombie, il a été déclaré en 1994 comme site de patrimoine naturel mondial par l’UNESCO. On accède au parc soit par la piste de Unguia soit en bateau sur le Rio Atrato depuis Turbo, cependant le parc est fermé au public depuis plusieurs années pour présence de groupes armées et de mines mais nous sommes en communication avec les autorités en charge de ce dernier et on nous a communiqué que tout est fait actuellement pour l’ouvrir de nouveau au public en 2019 ou 2020, ils sont en train de déminer et de construire quelques structures pour accueillir les visiteurs, c’est pour cette raison que nous le mentionnons, nous espérons pouvoir nous y rendre prochainement avec tous les inconditionnels de la nature et de la faune sauvage. Au niveau de la flore le parc est riche de 669 espèces botaniques, un paradis pour les botanistes qui découvrent chaque année de nouvelles espèces.
La faune du parc est juste impressionnante, 105 espèces de reptiles et amphibiens, 412 espèces d’oiseaux, 182 espèces de mammifères et 142 espèces de poissons… Pour les mammifères les plus représentatifs, les grands fourmiliers des plaines ou les petits fourmiliers arboricoles, les tapirs, les lamantins, les chiens de montagne, les koatis, les jaguars, les pumas, les ours des Andes, les singes hurleurs, les singes araignées, les ouistitis de plusieurs espèces…
Dans le parc on peut marcher à de nombreuses belles cascades (La Tigra, El Tendal, El Tilupo) dans la zone montagneuse ou se balader en petit bateau dans la zone marécageuse de la cienaga de Tumarado pour y observer la biodiversité.